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05/09/3023 Datation légale de Valence.
12H / 24 : horaire du vaisseau potentiellement innocente
Nanti m’a donné ma journée, pour profiter de ma famille a-t-il dit. Je lui ai dit que ma priorité était Martel et c’est à peine s’il ne m’a pas botté le cul pour me faire sortir mais en me précisant que son communicateur ne servirait à rien si on ne trouvait pas quelqu’un pour l’implanter discrètement. L’allusion était claire, mon grand-père était chirurgien et Nanti le savait. Quand il dit profiter de la famille, c’est du littéral. J’avais à peine dormi mais à la façon dont le patron m'avait réveillé pour me dire qu'il me laissait ma journée, j'en avais facilement déduit que je n'étais pas non plus libre d'en profiter pour récupérer de ma nuit trop courte aussi, après un rapide décrassage, je suis sorti voir mon grand père. J’ai d’abord fait quelques emplettes, on n'arrive pas chez grand père les mains vides pour lui demander un service. Ensuite, l’heure tournant, je suis passé de l’autre coté de la station où la soirée était déjà bien avancé. C’était un peu tard pour les visites mais je n’avais que quelques heures aussi je me suis hâté vers un bâtiment d’espaces privatifs. Mon grand-père habitait là. Enfin, grand-père, c’est ainsi qu’on l’appelle mais nous n’avons aucun lien de parenté. Il s’agit d’un brave richard qui a recueilli ma grand-mère quand, sentant les conflits approcher quand Valence a eu la prétention de s’approprier le système en commençant par les planètes, elle a fui le joyau vert avec un petit sac, un aller simple pour n’importe où et mon père vagissant sous le bras et quand ma mère a déménagé avec mon frère sur cette station toute neuve, il a suivi. Pour nous avoir à l’œil a-t-il dit.
J’ai été accueilli avec tous les égards :
« Mérino, je sens que tu prépares un mauvais coup.
- Mais non grand-père.
- Quelqu’un qui vient si tard prépare forcement un mauvais coup. » L’accueil n’était pas à proprement parlé chaleureux mais le vieil homme avait toujours eu cet attitude bourrue et j’avais même appris à l’apprécier. Pas étonnant après que je me retrouve avec Nanti. Nanti est le même modèle que Grand-père avec 150 ans de moins.
« Pas évident de gérer, le décalage horaire d’une demi journée en une minute de puit anti gravité. Le tout en prenant aussi en compte l’horaire du potentiellement innocente. Sur le vaisseau il est 12h30.
- Mauvaise excuse. »
Toute façon, quand il avait une idée en tête celui-là. Les mauvais coups, il les flairait. C’est qu’il s’y connaît en mauvais coup, il a 212 ans sur les fiches d’identité et en parait même pas 80 et ça, ce ne sont pas des traitements qu’on peut s’offrir avec un travail honnête. Lui demander ses services n’allait pas être commode. Je commençais par mon petit cadeau. Souvenir de mes voyages que je lui dis.
« Ben tiens, tu as trouvé ça de l'autre coté de la station je parie. Qu'est ce qu'il y a, tu as un service à me demander ou quoi ? »
C'est que c'était de la vieille graine qui avait vécu le vieux. Du genre qu'on ne dupe pas facilement. « Es-tu déjà allé sur la belle d’été grand-père ?
- Je suis allé partout du temps où nous étions libre de le faire. C'est sale, c'est froid et humide. Moi, je suis fier d’être parti non pas parce qu’on m’a mis dehors mais parce que je le voulais. Mais c’était une autre époque, quand les stations étaient peuplées par des gars qui en voulaient, des explorateurs, des scientifiques, des pionniers de l’espace. Maintenant, tout est surpeuplés, prit d’assaut par les frustrés jetés hors de leur monde par Valence.
- Oui grand père.
- Moi, j’en ai vu des choses. Je suis né à une époque où on ne s'emmerdait pas à chercher des problèmes dans d'autres réalités. J’ai connu les premières IA, le développement des IA supérieures et leur destruction car les hommes sont trop arrogant pour pouvoir supporter l’idée que leurs créations dépassent les potentiels humains. Crois-moi, si on avait laissé ces choses mettre de l’ordre, on n’en serait pas là. Mais non, on a mis au rebus des merveilles de technologie par mesure de sécurité alors que d’un autre coté on laissait entrer des choses pernicieuses venues de mondes qui n’obéissent même pas aux règles élémentaires et honnête de nos sciences. Moi, je dis toujours, ce n’est pas Valence qui dirigent mais des entités démoniaques qui ont pris pouvoir de leurs esprits. »
- Mais oui grand-père. » C’était pas le moment de parler de nos projets mais je n’aurais pas d’autres occasions.
« Tu te souviens de Martel ?
- Le petit gars que tu as emmené à ton dernier passage ?
- Oui. Il s’est fait enlever.
- Par qui ? »
Je décidai de rester évasif : « des mecs de Valence sans doute.
- Dans ce cas, oublies le.
- Grand père comment peux-tu dire ça ! Il était avec nous depuis 10 ans.
- Et alors, vous n’allez pas entrer en guerre contre Valence ? Il y a des façons plus agréables de mourir. Crois en ma longue expérience, pour vivre vieux, faut pas se faire remarquer. En plus, ce petit gars, il me semblait louche et le fait que Valence s’y intéresse confirme mes soupçons.
- Quels soupçons ?
- Mes soupçons comme quoi il était louche. »
Je levais les yeux au plafond. On ne pourrait rien en tirer. « Nous allons aller sur l’Impérium. Nous voulons tenter de le récupérer.
- C’est stupide ». Pas un haussement de voix, ni la moindre trace de réprimande, juste une simple constatation. Je ne pouvais pas le contredire, je pensais la même chose alors je répétais les paroles de Nanti : « Le potentiellement Innocente n’abandonne pas ses hommes.
- J'ai pas dit que c'était stupide de le chercher, quoique ça l'est, c’est stupide de le chercher sur l’Impérium. La flotte entière est une représentation publique, une façade de luxe, de rêves et de volupté. Leurs saloperies, ils les font dans des endroits plus discrets ».
Ce vieux bon à rien allait peut être m’être utile au fond. « Où ça grand-père ?
Il haussa les épaules. « Dans leurs pieds à terre. Tu as la station B5 qui est reconnue pour ses expériences douteuses financées par Valence, la planète artificielle : ce machin toujours prêt à exploser qui est dirigée par un sorcier télépathe, tu as aussi cette île du joyaux vert ? Comment s’appelle-t-elle déjà ? Ca va me revenir, et puis ils ont aussi des terres sur la belle d’été, quoique ce coin a été bombardé à la fin de la guerre mais je me demande s’ils n'ont pas repris reconstruit et ils ont aussi une autre concession sur l’immortelle. Pratique les planètes pour préparer des mauvais coups, ils sont sûrs d’y être tranquille. De grands espaces vierges, des barrières d’approches infranchissables.
- Tu ne me remontes pas le moral ». Pourquoi avais-je pensé que Martel ne pouvait être que sur l’Impérium ? Voila que notre cercle de recherche s’agrandissait au système entier voire à la galaxie ou même à l’univers et pourquoi pas aussi à ces autres réalités d’où les sorciers tiraient leurs pouvoirs. Cela dit, Nanti m’avait chargé d’une mission et j’allais tenter de la mener à bien. Je me jetai dans le vide « Grand père, pourrais-je te demander un service ?
- J’en étais sur ! Je savais que tu avais besoin de moi, les visites de courtoisie, tu ne connais pas ».
Il était fier d’avoir raison. J’en profitai pour le flatter « rien ne t’échappe jamais, j’aurais besoin de tes talents de chirurgien. »
Il s’appuya sur le dossier de son fauteuil avant de répondre : « il y a bien longtemps que je ne pratique plus, je suis trop vieux. »
Même pas vrai, je savais pertinemment qu’il pratiquait encore et se faisait même payer une fortune en sous main pour certaines pratiques chirurgicales douteuses. « Il s’agit d’un implant, assez banal en fait. Un simple communicateur. Tout à fait dans tes cordes. Tu seras assisté par le potentiellement innocente. Il a un bon millier d’opération à son actif. Aucun risque ».
Il fronça les sourcils au point que ses yeux ne devinrent que deux fentes.
« Et je suppose que c’est un implant non répertorié ?
- Un simple communicateur, c’est encore une idée stupide de Valence de faire répertorier le moindre implant, personne ne le fait.
- Oui, mais c’est la loi. »
Comment il nous la joue en mec honnête, l’hypocrite.
« A vrai dire, on ne peut référencer l’implant car on veut le placer sur quelqu’un qui lui-même n’est pas référencé. Enfin elle-même car c’est une fille.
- Mérino, Mérino, Soupir, mais que fais-tu ?
- Je survis comme tout le monde.
- Ouhai ben pas pour longtemps si tu continues ainsi.