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06/09/3023 Datation légale de Valence.
8 H / 24 : horaire du vaisseau potentiellement innocente
Je revins avec Maelie le lendemain. Grand père n'avait pas dit oui mais il n'avait pas dit non par contre j’avais eu droit à un sermon sur l’honnêteté et le respect des lois. Je trouvais l'unique pièce de son appartement envahi par une demi douzaine de gosses entre huit et treize ans à vu de nez. J'en interpellais un au passage et lui demandais où se trouvait le proprio de cette garderie. Je reçus le regard mauvais typique du préado. Désolé d'appeler les choses par leur nom. « Il est sorti » me dit-il.
Ca, j'aurai pu le deviner seul. Je renonçais à demander des informations supplémentaires à ce pauvre gars. A voir les mouvements totalement désordonnés de ses yeux et l'immobilité du reste de son corps ce petit looseurs était parti dans un trip de réalité virtuelle. Il n'était pas le seul deux autres gars affalés sur un canapé étaient dans le même état et les trois autres discutaient avec … Maelie. Pas bon ça, faut pas qu'elle côtoie cette graine de racaille, elle risquait d'incendier la baraque. Vu son sourire c'était pire, ces garçons risquaient de lui donner de mauvaises idées. Je m'avançai pour jouer les chaperons quand grand-père entra. Il marmonna quelque chose trop bas pour que je puisse l'entendre et me dépassa pour poser deux paquets sur l'unique table.
« Tu t'occupes toujours des pauvres bons à rien ?
- Ce ne sont pas des bons à rien, ce sont des petits gars qui n'ont pas reçu assez de corrections de leurs parents. »
Je connaissais la rengaine moi aussi j'avais fait parti de sa clique de pauvre gars en manque de fessées même si de mes souvenirs jamais il n'a porté la main sur moi ni sur aucun des enfants qu'on lui confiait.
Il me désigna Maelie du menton. « Qu'est-ce qu'elle vient pervertir mes garçons celle-là ?
- C'est la fille dont je t'ai parlé pour l'implant.
- Non, » dit-il « tu m'as parlée d'une personne par d'une gamine. Elle est trop jeune pour supporter un implant. »
Je me retins de sourire si elle avait survécu à un implant psychique de belle taille, un communicateur ne lui ferait aucun effet.
Grand père leva le doigt, prémisse d'un nouveau sermon. Et j'en eu droit.
« Mérino, dans quoi t'es tu encore fourré ? Pourquoi n'as-tu rien appris de mes règles morales, te rends tu comptes que ce n'est qu'une petite fille, jamais je ne cautionnerai une telle boucherie ».
Enfin, je résume de ce que je me rappelle à moitié assoupi que j'étais par le ronronnement de son discours car j’avais été obligé de laisser mon drone dehors. Le grand père a un écran magnétique pour se protéger des espions mécaniques. Allez savoir pourquoi il aurait besoin de ça, lui si droit et honnête.
Nanti m'avait donné comme consigne : « tu fais tout ce que tu peux et en cas d’échec, tu passes au plan B »
J'estimai que j'avais fait mon possible et subir son monologue plus longtemps aurait été au dessus de mes forces.
Je sortis la puce magnétique aimantée accrochée à mon bracelet et sans un mot je la plaquai sur l'agrafe métallique de l'implant frontal de grand père et lui laissai le temps d'admirer la somme qui pourrait être créditée sur son compte.
Ca lui avait coupé le sifflet là.
« Et il y a une prime pour que je me taise ?
Et voila, nous avions atteint les limites de la morale de grand-père.
« Grand-père, c'est moi tout de même. Tu ne dénoncerais pas ta propre famille !»
Je le sentis hésiter. Quand il y avait du pognon en jeu, il n'avait plus de famille, plus de morale, et le grand père avait revêtu son costume d'homme d'affaire véreux avec lequel il avait fait fortune.
« Bon ça va » finit-il par dire. « Mais c'est mal. »
A quand même, c'était rassurant.
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