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02/02/3024 Datation légale de Valence.
14H55/ 24 : horaire de la Belle d’Eté
Il y a des réveils douillets. Ceux qu'on fait après un joli rêve quand on reste à se prélasser sur un matelas tout doux. Il y a des réveils coquins dans les bras d'une jolie fille. Le dernier dans le genre date de plus d'un an, il y a des réveils difficiles après une cuite dans les bars des astroports et il y a les très mauvais réveils. Dans les très mauvais réveils, j'avais classé en numéro un le jour où Echo m’avait jeté dessus le contenu de la fosse de désinfection parce que je n'avais pas réparé le processus de vidange. Depuis que je me suis fait réveillé avec un flingue sous le nez, je mets cette histoire de cuve en deuxième position.
Je ne comprends pas que j'ai pu dormir dans un tel moment mais on a tous était surpris. Les autres ne dormaient pas aussi il ont réagi plus vite. Nanti en premier. Il a jeté son pied en avant jusqu'à l'estomac du gars. Je n'ai même pas eu le temps de voir la manoeuvre que le mec se tordait en deux mais les renforts sont arrivés. Echo était monté dans un arbre pour faire le gué. Si niveau gué, il a été particulièrement mauvais, il a réussi une cascade formidable. Il s'est jeté d'une branche pile sur un mec et l'a écrasé au sol avant de rouler et se retrouver debout. Je crois qu'il était aussi étonné que moi d'avoir réussi un tel exploit. Maelie s'est déchaînée : des ombres se sont formées et les hommes restant se sont mis à hurler.
Puis soudain son brouillard a disparu. « Par là » Maelie lui ai je dit en désignant un autre groupe qui venait remplacer le premier. Elle m'a regardé, elle a regardé ses doigts puis elle a dit, « je ne peux pas ».
C'était bien le moment.
« Pourquoi ? » lui ai-je dit.
Et là, j'ai entendu quelqu'un répondre : « parce que je n'en ai pas envie »
Je me suis retourné vers la voix. Il n'y avait personne mais une seconde après, il y avait un homme qui pointait un flingue sur moi et j'ai reconnu l'ordonnance Matiz en personne. Là, j'ai pas fait le fier, j'ai lâché le flingue que je n'avais jamais utilisé de ma vie si ce n'est pour me donner une contenance et j'ai levé les bras. Autour de moi, j'ai vu les autres faire pareils et une bonne quinzaine de gars nous encercler.
« Impressionnant » a dit Matiz en regardant ceux qu'on avait mis à terre. J'ai pas compté mais je pense à vu de nez qu'il y en avait une bonne vingtaine. A quatre c'était pas mal. Maelie s'était chargée du gros de la troupe mais j'en avais quand même eu deux. Il y avait de quoi être fier. Je pense que même Matiz était réellement impressionné. On s'est retrouvé ligoté et traîné vers le palais. Ca tombait bien on voulait entrer. C'est juste qu'on aurait préféré le faire d'une autre façon. Maelie se démenait dans tous les sens. Elle hurlait des jurons qu'elle n'était pas sensée connaître. Dans un autre contexte Nanti l'aurait consignée, il ne supportait pas la vulgarité en particulier chez une fille. Matiz a stoppé et ses hommes ont fait de même « Emmenez là plus près de moi » a-t-il dit au pauvre gars qui la tenait.
Matiz l'a attrapée par les cheveux sans ménagement et lui a poussé la tête en avant sans doute pour voir son implant.
« Pas mal » a-t-il dit « technologie Sylphide dommage que tu aies choisi le mauvais camp ».
Maelie s'est énervé comme elle fait si bien mais rien n'est sorti ni de ses doigts ni des alentours. Alors elle l'a insulté et lui a dit qu'elle le réduirait en bouillie. Ca a fait beaucoup rire Matiz et il a dit qu'il aimerait bien voir ça. Ensuite il l'a attrapée par la chemise pour la ramener vers lui. « Tu feras ce que je veux, quand je veux si je veux, c'est compris ? Et peut être même que tu resteras en vie. Du moins, tu es la seule qui me paraît valoir quelque chose »
Je ne sais pas si elle a compris mais elle lui a craché au visage.
« Maelie non » s'est exclamé Nanti. Matiz tout aussi prompt lui a assenée une telle gifle qu'elle a été projetée à terre puis il s'est approché de Nanti et lui a dit : « vous feriez mieux d'éduquer vos gens commandant Siaro.
- On n'éduque pas les sorciers » a-t-il répondu.
Matiz lui a souri mais d'un sourire mauvais. C'était le genre à faire froid dans le dos, le genre qui fait passer Mélanie pour une vierge effarouchée.
Il a fait un geste, s'est remis en route vers le palais et la troupe a suivi. A l'intérieur nous avons été séparé. Maelie est partie avec Matiz ou du moins traînée par Matiz quant à nous, on nous a gentiment escorté au milieu de couloirs délabrés, de salles à moitié démolies puis envoyés dans un escalier souterrain jusqu'à une pièce humide et sombre puant le renfermé. Une lourde porte s'est fermée derrière nous et nous nous sommes retrouvés dans l'obscurité totale.
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