dimanche 24 février 2008

Chapitre 36

36

04/12/3023 Datation légale de Valence.

23h15/ 24 : horaire du vaisseau potentiellement innocente

Cinq minutes. C’est la traduction que mon implant temporel a donné à l’éternité passée avant que le sas du vaisseau cède.

Le temps pour nous aussi de prendre position dans la salle centrale.

Nanti a tiré le premier et un homme est tombé. Il y en avait une bonne vingtaine derrière. Puis ce fut la fusillade généralisée. Comme on est des pro il ne leur a pas fallu plus de deux minutes supplémentaires pour prendre le vaisseau et bien trois minutes pour avoir le contrôle de l’ordinateur central. C’est la que Maelie est intervenue. Toute lumière s’est éteinte puis l’obscurité est devenue striée de veines rouges qui se sont tortillées comme des serpents. De longs filaments incandescents ce sont jetés sur nos ennemis. Profitant de l’effet de surprise, j’ai réussi à me dégager de l’emprise des frontaliers grâce à un coup bien placé et rouler derrière les tubes de refroidissements. Malheureusement, je n’avais plus d’armes. Un homme de leur bande a crié des ordres afin d’assurer leur formation mais c’était la débandade générale et le mec en question s’est trouvé enroulé dans un filament et a littéralement pris feu. Je me suis jeté vers la salle des machines pour reprendre le contrôle du vaisseau.

J’ai entendu Thymothe crier mais sans l’apercevoir. Un flot d’injure m’a plus ou moins rassuré sur son sort. J’ai cherché Maelie mais elle était invisible. Ensuite, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. La lumière est revenue mais de façon intermittente et ensuite il y a eu de la fumée, beaucoup de fumée. Je me souviens d’avoir eu la sensation d’étouffer dans cette purée de poix et puis j’ai dû m’évanouir car il ne me reste qu’un trou noir.

A mon réveil, il y avait un homme penché sur moi. Je n’étais pas couché, j’étais adossé contre un mur dans une position très inconfortable et les bras ligotés en croix. J’avais une furieuse envie de me gratter le nez, sans aucune possibilité de satisfaire ce besoin. L’homme face à moi tenait une sorte de flacon. Ce devait être des sels ou autres substance qui défonce le nez. Il ne me regardait pas mais parlait à un de ses collègues hors de mon champ de vision.

« J’en fait quoi » a dit ce dernier.

Celui à mes cotés a posé son flacon et s’est gratté la joue. « Elle dort encore ?

- Je lui ai remis une dose par précaution.

- Tu l’as auscultée ?

- Mouhai pas de surprise, elle a un implant d’une taille suffisante pour créer les saloperies qui nous ont amochés.

- Ok, tu lui arraches son implant, ça vaut une fortune ce matos, et tu jettes la fille dans le vide.

J’ai hurlé : « Non ». Puis je me suis débattu en tout sens, on ne charcuterait pas ma Maelie et on ne la jetterait pas dehors.

« Regardez le se débattre. Alors quoi, tu y tiens à cette petite sorcière ? Moi vois-tu je trouve qu’elle a suffisamment fait de dégât comme ça.

- Pitié, je ferai tout ce que vous voudrez ?

- Formidable, malheureusement on n’a nul besoin d’un bon à rien dans ton genre alors, j’espère pour toi que tu as des relations prêtes à payer une rançon pour ta carcasse sinon tu iras la rejoindre d’ici peu.

« Remarque » a dit l’autre voix « si la fille est prête à faire n’importe quoi pour ce minable ça peut nous être utile. C’est une esclave, elle n'est pas répertoriée.

- Je vois qu'on fait dans l’illégalité » a dit le plus près de moi en me regardant enfin. Puis il a repris pour son collaborateur.

« On ne joue pas avec les autres réalités. Tu me la jettes par dessus bord et plus vite que ça. » J’ai continué à me débattre en tout sens sans succès autre que de me lacérer les poignets alors qu’on me coiffait d’un casque et qu’imperturbable mon tortionnaire sondait mon corps.

« Un implant temporel XV15 » a récité l’ordinateur. « Bien, ça te permettra de calculer combien de jours on te laissera sans manger.

- Une prothèse visuelle ZYD3. Un modèle au rabais genre attrape couillon. Au moins mon tortionnaire s’y connaissait. C’est vrai que je m’étais fait entuber comme un bleu sur cette babiole. Une puce de crédit. « Aie » ai-je crié tandis qu'on m'arrachait ce qui me sembla être une poignée entière de cheveux. « Vaisseau, identification ADN et sors moi le dossier du monsieur » a-til dit avant de débrancher l’électroaimant ce qui eut comme résultat de m’écraser contre le sol. Quelqu’un m’a agrippé par ce qui me restait de cheveux et me traîna dans un autre coin. Je n’arrivais plus à respirer par le nez tant je saignais et vu le bruit qu’il avait fait en touchant le sol, je craignais qu’il soit cassé. On m’a envoyé dans un coin. Par pur réflexe, j’ai voulu me relever mais je me suis senti entraîner par les bras jusqu’à ce que mes bracelets se collent à un autre mur. Quelqu’un a dû enclencher un champ de force visuel et auditif car un mur s’est formé autour de moi et je me suis retrouvé pris dans une gaine de silence légèrement luminescente.

Je n’avais même pas la possibilité de m’essuyer mais je ne devais pas me plaindre, j’étais encore vivant. Ce n’était peut-être plus le cas de Maelie. Ni des autres d’ailleurs. J’ignorais ce qu’ils étaient devenus.

S'ils voulaient des otages pour des rançons, on ne les tuerait peut-être pas. Après fallait voir si quelqu’un paierait pour moi. Ma mère n’avait pas un rond. Mon frère paierait peut-être trois crédit pour faire bien mais pas plus. Grand père sans doute. Allez savoir avec lui. Mais Thymothe n’avaient aucune famille et ses seuls amis étaient des looseurs. La femme d’Echo se saignerait pour son mari mais serait ce suffisant ? Nanti ? Impossible de savoir. Muro, je n’en avais rien à foutre, il pouvait crever, c'est lui qui nous avait entraîné à la frontière. Et Maelie. Mon petit bébé, elle devait errer dans l’espace. Je me suis débattu me cabrant, ruant, poussant les jambes, tirant sur les bras, sans réussir à faire bouger mes bracelets du moindre millimètre puis se fut une sorte de nausée qui monta soudain. Je reconnus les symptômes pour les avoir déjà vécu. Du gaz soporifique bon marché. Je pensais m’être évanoui mais on nous avait asphyxié. Je me suis cabré encore dans l’espoir qu’au moins je pourrai vomir sur le coté mais sans succès et j’ai été obligé de me vomir dessus.

Je suis vivant ai-je songé pour relativiser. Moi au moins, je suis vivant mais loin de me satisfaire, cette idée a eu raison de mes ultimes forces et je me suis mis à gueuler comme un môme.

Je suis resté ainsi pendant deux jours, sans voir personne souillé par tout ce qui avais pu sortir de mon corps, harcelé par la faim et surtout par la soif, et malgré tout, je crois que j’ai réussi à dormir quelques heures.

Je m’étais habitué à la faible lumière et, quand le champ de force a disparu et que je me suis retrouvé face à un projecteur ce fut comme si mes yeux explosaient. On m’a fait une piqûre et bientôt ma faim s’est calmée. J’ai réclamé à boire et reçus un verre d'eau qu'on m’a jeté à la figure, gaspillage, puis je suis tombé de nouveau quand mes bracelets se sont détachés du mur. On m’a déshabillé avec force de commentaires sur la façon dont je m’étais souillé et la crasse des lécheurs de cul de Valence. « On bosse pas pour Valence » ai-je dit la langue gonflée par la soif.

Pour eux, ça ne faisait aucune différence, toute personne qui s’acquittait des impôts réclamés par Valence était leur complice. On m’a jeté dans une cuve de désinfection et j’ai laissé le rayonnement me débarrasser de la crasse accumulée. Le souffle du jet à haute pression m’a surpri et faible comme j’étais, j’ai titubé pour me retrouver encore collé au mur. J’arrivais juste à me retourner pour que le souffle élimine les derniers résidus. Et je suis tombé assis quand le programme s’est terminé.

On m’a jeté une sorte de tunique de plastique que j’enfilai. J’ai fais deux pas en chancelant pour sortir.

« Les autres ? » ai-je demandé

« T’occupes ». Celui qui m’escortait, je ne l’avais encore jamais vu mais vu la taille du vaisseau, j’estimai qu’il devait facilement contenir entre deux milles et cinq milles personnes suivant le niveau de confort. On m’a trimbalé dans une pièce vide et on m’a commandé de m’asseoir. Pour une fois, j’ai évité de faire mon fier, me suis assis les poignets contre le mur dans la position la moins inconfortable possible. Un autre gars est entré et m’a tendu une tasse sans rien dire.

Je m’en suis emparé et j’ai bu avidement avant de lui demander à tout hasard

« Où sont les autres ? »

Il ne s’est pas donné la peine de répondre quoi que ce soit, a récupéré la tasse vide et est sorti. J’ai senti la pression s’exercer à nouveau sur mes poignets et me suis laissé aller contre le mur. Au moins, j’étais propre.

Un autre homme est entré soutenant ce qui ressemblait à un fantôme de Maelie. La vision de ce petit bout de femme m’a mis du baume au cœur. « Maelie » me suis-je écrié « tu es vivante ! »

Je n’eus aucune réponse et en observant plus attentivement, je me suis demandé si elle était vraiment vivante. Son teint était blanc et toute une joue contusionnée, du sang séché avait coulé de sa lèvre inférieure qui avait doublée de volume et un de ses yeux était tellement atteint qu’elle ne pouvait plus l’ouvrir. L’autre avait l’air intact et pourtant, elle ne l’avait pas ouvert. Elle a toussé légèrement, a relevé un peu la tête et est retombée sur l’épaule de celui qui le tenait avec autant d’aisance que s’il s’agissait d’une simple plume. Donc, elle était bien vivante. Sans doute droguée à bloc mais vivante et elle allait nous sortir de là.

« Réveille là » a dit l’homme le plus près de moi à un autre qui venait d’entrer « mais surveille tes dosages. »

Le nouveau venu, a ouvert une petite mallette, en a sorti quelques produits qu’il a fait passer dans une aiguille et l’a injecté à Maelie qui n’a pas semblé pas le remarquer. Il a pris ensuite un autre flacon, lui a passé son le nez et elle a ouvert enfin son œil valide a cherché sa respiration comme si elle étouffait, s’est mis à tousser puis à cracher si bien que l’homme qui la tenait l’a lachée et elle est tombée à genoux se retrouvant immédiatement un couteau sous la gorge par un autre garde. « Comme tu vois, il est vivant » a dit celui qui m’avait emmené en me désignant d’un couteau beaucoup trop long à mon goût.

« Et, si tu fais ce qu’on t’a demandé, très gentiment, sans tenter de nous entuber peut-être même qu’il le restera. C’est compris ? »

Elle a acquiescé doucement de la tête. Je ne sais pas ce qu’on lui avait demandé mais ça ne me plaisait pas. « File Maelie »ai-je hurlé avant de recevoir le manche du couteau sur la tête.

Elle était tellement abrutie qu’elle n’aurait pas pu faire un pas de toute façon et puis, pour aller où ?

« Bien » a dit l’homme. « Je vais te faire un petit cadeau afin que tu n’oublies pas d’obéir ». Cela dit, l’homme s’est approché de moi son couteau en avant et si j’avais pu, je serai rentré dans le mur. Mais je ne pouvais pas aussi je me suis contenté de regarder la lame qui devenait incandescente avec l’activation du laser et à ma grande honte j’ai hurlé comme une fille

La douleur a cessé aussi soudainement qu'elle avait commencé.

« Que se passe-t-il ? » J'aurais été incapable de dire qui avait parlé. Je n'avais même plus la présence d'esprit de me poser la question. Il y eut ensuite un bruit strident et des hurlements.

« Nous sommes attaqués » ai-je entendu dire.

Ce fut la débâcle. Des gens courraient en tous sens. Je finis par apercevoir Maelie seule gisant sur le sol du vaisseau.

« Réveilles toi » hurlai-je.

Elle a ouvrert un oeil. Je ne lui ai pas laissé le temps de le refermer. « Le tableau de contrôle, débranche les électroaimants »

Sa tête est retombée sur le sol puis j’ai vu avec satisfaction qu'elle se hissait sur les bras et se traînait à quatre pattes.

« Pas bouger la jolie »

Je me suis tordu le cou pour voir le nouveau venu mais Maelie fut plus productive. Elle a marmonné quelques mots, a toussé, leva le bras et la pièce entière s’est couverte de brouillard noir. Je me mis à hurler. Je ne sais pas ce qu'elle faisait mais je n'y survivrais pas il fallait que je m'enfuis à tout prix. J’ai tiré comme un fou pour me libérer et n’est réussi qu'à me faire plus mal. Peu à peu le sort s’est disloqué ne laissant que quelques fumées noires par endroit.

« Ca devrait les tenir à l'écart mais pas pour longtemps »a murmuré Maelie.

Elle s’est traînée jusqu'au panneau de commande et je lui ai indiqué sur quels boutons appuyer. Je me suis senti tomber quand l'électroaimant m’a relâché. J’ai vacillé et me suis précipité sur Maelie qui semblait s'être évanouie sur le panneau de commande. Je l’ai pris dans mes bras « Maelie, ma puce, tiens le coup, il faut sortir d'ici. »

Ses cheveux étaient collés contre son visage, je pensais à de la sueur mais elle pleurait « A quoi bon » m’a-t-elle dit « où veux-tu qu'on aille ? Ils sont des milliers là-dedans.

- Et toi tu en vaux dix mille comme eux

- Je pourrais même pas atteindre la porte » a-t-elle murmuré.

Je me suis levé bien décidé à être fort pour deux, ai passé un bras de Maelie autour de mes épaules et l’ai forcé à avancer.

« Si on sort, on perd la protection du sort de répulsion que j'ai installé.

- Et si on reste ?

- Sans doute qu'on gagnera quelques minutes.

- Non, il faut profiter qu'ils soient occupés quelqu'en soit la raison.

Ces grands vaisseaux ont l'avantage d'être conçus tous sur le même modèle. J'ignorai où je pourrais trouver les autres s'ils étaient encore vivants. Par contre je savais comment retrouver le hangar central où devait être notre vaisseau

Je me suis précipité dans les couloirs déserts traînant Maelie derrière moi jusqu'au sas central, l’ai posée délicatement et me suis occupé de forcer consciencieusement le sas. J'étais rouillé. A 20 ans aucune serrure ne me résistait plus de 5 minutes. Là, je passai bien 10 minutes tout en surveillant les alentours. Le sas s'est ouvert enfin sur le hangar et le potentiellement Innocente. Je ne savais pas comment on le sortirait de là mais déjà le voir me donnait l'impression d'avoir gagné. « On y est Maelie »Je me suis retourné vers elle mais elle s'était évanouie et des pas s'approchaient. Pas le temps de la réveiller, je devais la porter. Je la hissais sur l'épaule. Elle avait beau être toute fine, elle pesait son poids et je n'étais pas au mieux de ma forme. Après m'être assurée que l'endroit était désert, j’ai couru vers le vaisseau en chancelant sous le poids.

« Halte » m’a-t-on crié.

Evidemment, je ne me suis pas arrêté. Du moins pas avant de sentir mon bras exploser. Là, j’ai crié et j’ai lâché Maelie qui a roulé sur le sol dans un gémissement. J'avais le bras en sang et une dizaine de personnes arrivaient armes aux poings.

« Je savais bien qu'il fallait tuer la fille » s'est exclamé l'un d'entre eux.

- Pour l'instant ce n'est pas elle qui nous pose le plus de problèmes » dit un autre.

« Tout juste » La dernière était une voix féminine provenant de derrière moi.

Je ne me suis pas retourné, j'avais devant moi le spectacle le plus improbable qui soit. Les frontaliers se sont mis à tanguer, leur corps se sont disloqué, ils ont hurlé puis ont disparu totalement dans un léger courant d'air en ne laissant qu'un silence de mort. Si j'avais mangé quelque chose, j'aurais vomi. « Maelie ? » Mais elle n'avait pas bougé.

« Regagnez votre vaisseau de suite » commanda la voix derrière moi. Je me suis retourné enfin « Mélanie ! »

- Vite, j'ai dit » Je n'étais pas d'accord sur le principe pour obéir à cette pute mais exceptionnellement je voulais bien faire un effort. J’ai hissé Maelie sur mon bras valide. « Les autres ? »

- Sont déjà au vaisseau » a dit la sorcière de Valence. « Dépêchez-vous d'isoler le vaisseau, j'ouvre le sas. »

J'oubliai à quel point j'avais mal, et je fonçai jusqu'au potentiellement Innocente, entrai dans la structure du vaisseau, posai mon précieux fardeau et activai les champs de forces et la gravité artificielle. A peine ma tache effectuée, les lumières rouges encadrant l'espace ont disparu. Les champs de force du vaisseau frontalier étaient désamorcés. Je me suis traîné vers le puit d'apesanteur pour atteindre la plateforme de commande mais le vaisseau a décollé avant que je ne réussisse à faire deux pas. J’ai vacillé sous l'accélération avant que le vaisseau se charge d'absorber le choc et je me suis traîné jusqu'à la plate forme où Thymothe m'a attrapé pour m'aider à franchir les derniers mètres. J'ai analysé rapidement la situation d'un regard. Nanti était aux commandes, Thymothe paraissait en pleine forme et Echo était là aussi, affalé dans un coin, dans un sale état mais vivant. Je poussai un soupir de soulagement.

« Maelie ? » A demandé Nanti et tous les yeux se sont tourné vers moi « elle est en bas, inconsciente mais je pense qu'elle est juste salement droguée.

- Ton bras ? » me demanda-t-il ensuite

- Juste une égratignure. » Et en plus j'y croyais.

« Regardez » a dit Thymothe. On s’est retourné tous pour suivre la direction indiquée par le doigt de Tymothe. C'était le plus beau spectacle que je n'avais jamais vu. Le vaisseau frontalier avait explosé en silence, l'oxygène brûlait dans un spectacle féerique de rouge et orangé avant de se tarir et l'espace redevint noir. Des milliers de personnes venaient de mourir et je m'en fichais totalement. Non, c'est faux, j'étais positivement ravi.

Quand je me retournai à nouveau Mélanie était là, assise sur le poste de commande. Toujours aussi belle mais du genre à faire froid dans le dos.

Je me rappelai soudain ce qu'elle avait fait à Maelie « Heureusement que vous aviez dit que vous reviendriez et que vous nous aideriez » lui ai-je dis.

- Je viens de faire l'un et l'autre a-t-elle répliqué

- Vous avez tenté de tuer Maelie dans le palais de l'Impérium.

- J'ai sauvé cette petite dinde qui s'était faite repérée par plusieurs dispositifs de sécurité. Si elle n'avait pas eu affaire à moi, c'est Malhari qui se serait occupé d'elle.

- Suffit » lança Nanti. « Mérino va te faire ausculter par le vaisseau.

- Ca peut attendre.

- Alors occupe-toi de Maelie. » Le patron voulait juste que je fiche le camps avant de dire à la pute ce que je pensais d'elle. D'accord, elle m'avait sauvé la vie mais c'était pas suffisant. Elle avait dit qu'elle nous aiderait puis plus un signe de vie. Maelie n'était plus à l'endroit où je l'avais laissé, c'était plutôt bon signe. Je me suis traîné jusqu'à la table d'auscultation espérant la trouver là bas. En effet elle était là, pas en grande forme mais consciente et Muro s'occupait d'elle. Je l'avais oublié celui-là. C'était lui qui nous avait mis dans ce pétrin, soi disant pour gagner du temps. Toute ma hargne s’est déplacé de Mélanie vers lui mais j’ai attendu que le vaisseau lance un verdict positif sur l'état de Maelie avant de décharger mon agressivité. Je me suis élancé prêt à le frapper mais il me retint d'une seule main.

« Tu es plus faible qu'un nourrisson Mérino attends d'être remis sur pied avant de me faire la peau. » Au moins il avait la décence de paraître gêné.

Il m'a aidé à monter sur la table et passer au scanne. J'étais dans un sale état, pas de surprise et j'aurai besoin d'un médecin pour me recoudre et s’occuper de mon nez et de mon bras mais je survivrais. Je me laissai enfin aller sur la table, tout devint noir et quand je me réveillais, j'étais dans mon lit, avec pour toute preuve que je n'avais pas fait un cauchemar un joli bandage autour du bras.

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